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Rev. Fr. Geotech.
Numéro 182, 2025
Ouvrages emblématiques des années 1980-1990
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Numéro d'article | 5 | |
Nombre de pages | 35 | |
DOI | https://doi.org/10.1051/geotech/2025008 | |
Publié en ligne | 2 juin 2025 |
Article de recherche / Research Article
Tunnel de dérivation de la Tinée (1989–1991) – Site du glissement de la Clapière
Tinée’s river diversion gallery (1989–1991) – Below La Clapière’s very large landslide
1
Expert géotechnique chez Terrasol, Paris, France
2
Consultant, Ingénieur Général des Ponts et Chaussées, Paris, France
3
Géologue, à l’époque des travaux au Centre d’Études Techniques de l’Équipement (CETE) Méditerranée, Nice, France
4
Géologue Risques Naturels et Miniers, Direction Départementale des Territoires et de la Mer (DDTM) des Bouches-du-Rhône, Marseille, France
* Auteur de correspondance : alain.guilloux@setec.com
Le projet de la galerie de dérivation de la Tinée, dans les Alpes-Maritimes, a été lancé en 1988/1989, pour faire face aux risques liés au très grand glissement de terrain de La Clapière, à Saint-Étienne-de-Tinée. Ce glissement, évalué à environ 50 millions de m3, menaçait les infrastructures et la population depuis de nombreuses décennies. Il a fait l’objet d’une auscultation très complète à partir des années 1980, qui a permis de mieux comprendre les mécanismes des mouvements et en a révélé l’ampleur avec des vitesses de déplacements de plusieurs centimètres par jour. Une accélération très inquiétante enregistrée vers la fin de la décennie 1980 a conduit les autorités à lancer des études d’évaluation des risques consécutifs à une phase paroxysmique du glissement, qui ont montré qu’un scénario possible était la création d’un barrage naturel dans la vallée par accumulation des terres éboulées, le remplissage de la retenue par le débit de la rivière, puis la rupture ou la submersion de ce barrage conduisant à une inondation de toute la vallée sur des dizaines de kilomètres à l’aval. Différentes méthodes, préventives ou curatives, de prévention de ces risques ont été étudiées dans l’urgence, qui se sont conclues par la décision de construire une galerie de dérivation de la rivière, longue de 2,8 km environ, pour éviter le remplissage du barrage naturel créé par le glissement. Le creusement de cette galerie, entre 1989 et 1991, a rencontré une multitude de difficultés géologiques, dans des terrains hétérogènes (sols meubles, gneiss, grès et sables, pélites, cargneules, gypses, etc.), aux comportements très variés, dans un contexte général fortement tectonisé, et avec des conditions hydrogéologiques complexes (fortes charges, circulations fissurales et karstiques, etc.). L’article décrit à la fois la gestion du risque lié au glissement de terrain, en interaction avec les autorités et la population, ainsi que la gestion des difficultés majeures auxquelles a eu à faire face le creusement de la galerie, ce avec 30 années de recul sur ce qui s’est passé.
Abstract
The Tinée’s diversion gallery, in Alpes Maritimes, was launched in 1988/1989, to face the risks consecutive to the La Clapière’s very large landslide, estimated to about 50 Mm3, located in Saint-Étienne-de-Tinée, threatening the infrastructures and inhabitants since many decades. A much comprehensive monitoring was implemented in the 1980’s and allowed a better comprehension of the slide mechanisms and revealed its magnitude, with movements reaching several centimetres per day. A much worrying acceleration was observed at the end of the 1980’s decade and the authorities launched studies to evaluate the consecutive risks in case of a major slide; they concluded that a possible scenario was the creation of a natural dam in the valley by accumulation of the slide ground, the filling of the reservoir by the river flows, the failure or overflowing of the dam leading to catastrophic floodings of the valley over several tenths’ kilometres. Different methods of risk reduction, either preventive or curative, were studied in emergency, and it was finally decided to build a diversion gallery for the river, 2.8 km long, designed to avoid the filling of the natural dam created by the slide. The excavation works, from 1989 to 1991, had to face a very large number of difficulties due to the most heterogeneous ground (soils, gneiss, sands and sandstones, pelites, gypsum, grauwackes, …), with very different behaviour, in a much tectonized context, and complex hydrogeological conditions (high water head, karstic water circulations, …). The paper describes both the risk management of the landslide, including interactions with local authorities and populations, and the management of the major difficulties faced by the gallery excavation, 30 years after it all happened.
Mots clés : glissement de terrain / auscultation / gestion des risques / tunnel / aléas géologiques
Key words: landslide / monitoring / risk management / tunnel / geological hazards
© CFMS-CFGI-CFMR-CFG, 2025
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