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Review
Numéro
Rev. Fr. Geotech.
Numéro 160, 2019
Numéro d'article 1
Nombre de pages 19
DOI https://doi.org/10.1051/geotech/2019018
Publié en ligne 3 janvier 2020

© CFMS-CFGI-CFMR-CFG, 2019

1 Introduction

Les géosynthétiques représentent une innovation parmi les plus importantes dans le domaine de l’ingénierie géotechnique de la seconde moitié du 20 e siècle (Giroud, 2006). Bien que certains puissent penser que la société internationale des géosynthétiques (international Geosynthetics Society, IGS) soit similaire à toutes les autres associations professionnelles d’ingénieurs, il n’en est rien. L’IGS a été créée pour répondre aux besoins spécifiques de la discipline (Giroud, 2006). Cependant, l’IGS peut réaliser plus que cela, et en particulier apporter une contribution significative à nombre des défis auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui, comme cet article qui constitue une version raccourcie de la sixième Lecture Giroud va s’employer à le mettre en évidence.

L’agenda 2030 des Nations-Unies (United Nations, 2015), présente 17 objectifs de développement durable (ODD) afin de guider les décisions prises par les nations et les organisations d’ici 2030. Dixon et al. (2017) ont indiqué que les géosynthétiques pourraient jouer un rôle dans l’ODD 6, eau propre et assainissement, l’ODD 9, industrie, innovation et infrastructure, l’ODD 12, consommation et production responsables, l’ODD 13, mesures relatives à la lutte contre le changement climatique et l’ODD 17, partenariats pour la réalisation des objectifs.

Les géosynthétiques et l’IGS peuvent en fait apporter des solutions pour contribuer à la résolution des différentes facettes de la crise : apporter de l’eau de qualité à tous, nourrir le monde, protéger notre environnement, atténuer les catastrophes naturelles, apporter des solutions économiques, connecter les hommes et les aider à vivre ensemble. Cet article, n’a pas pour objectif de se focaliser sur une thématique unique de l’application des géosynthétiques mais plutôt d’apporter une vision systémique de la contribution des géosynthétiques à la société dans son ensemble, pour la résolution de la crise globale que nous traversons. Différentes applications vont ainsi être présentées afin de montrer dans quel cosmos les géosynthétiques trouvent leur utilité. Une autre originalité de cet article est de montrer que l’IGS est fondée non seulement sur une solide base technique mais également sur des valeurs universelles, qui ont traversé le temps, les civilisations, les continents et sans lesquelles aucune solution viable ne pourra être apportée à la crise que nous traversons (Lenoir, 2012).

Dans la suite, la section 2 présente certains des défis auxquels nous sommes aujourd’hui confrontés. Les connexions existantes entre les différents aspects de la crise sont mises en exergue. Une attention particulière est accordée au changement climatique et aux aggravations qu’il provoque. La section 3 est consacrée à une description rapide des géosynthétiques et de leurs fonctions. Dans la section 4 on présente les principaux ouvrages qui permettent d’assurer captage, transport, stockage et distribution d’eau pour tous grâce aux géosynthétiques.

Les géosynthétiques contribuent aussi à nourrir le monde. Dans la section 5 on aborde la question de la protection contre l’érosion des sols ainsi que la protection des végétaux et l’aquaculture. Les techniques de gestion des déchets agricoles sont également abordées.

La section 6 aborde la question de la protection de l’environnement. On discute la question de l’utilisation des géosynthétiques dans les installations de stockage de déchets. La question de la production d’énergie renouvelable à partir des déchets est également évoquée. Des éléments sont enfin apportés pour expliciter comment les géosynthétiques contribuent à atténuer le changement climatique.

Le cœur de la section 7 est l’atténuation et la prévention de catastrophes naturelles grâce à l’utilisation des géosynthétiques, en se focalisant sur les catastrophes naturelles liées à l’eau, en lien en particulier avec le changement climatique. On aborde la question de la prévention de l’érosion côtière, des inondations, des glissements de terrain.

La section 8 est consacré à une présentation des bénéfices économiques liés à l’utilisation des géosynthétiques.

Pour connecter les hommes des infrastructures de transport sont nécessaires. Les géosynthétiques permettent, comme le montre la section 9, d’améliorer les réseaux routiers et ferroviaires. L’article se termine enfin sur une présentation de quelques-unes des valeurs humaines fondamentales et la façon dont elles prennent corps dans l’IGS et son chapitre français, le Comité Français des Géosynthétiques (CFG).

2 Notre monde

2.1 Une eau de qualité pour tous

L’accès à l’eau, à l’assainissement, à l’hygiène est un droit humain. (United Nations, 2015). Pour autant, le manque d’eau affecte plus de 40 pour cent de la population mondiale et est amené à augmenter (United Nations, 2015). La juxtaposition de la pollution, du réchauffement global et de l’accroissement de la population mondiale ont des effets négatifs.

L’Organisation mondiale de la Santé estime qu’environ la moitié de la population des pays à revenu faible ou intermédiaire souffre de maladies dues à l’eau. Ces maladies demeurent parmi les principales causes de mortalité d’enfants de moins de cinq ans (United Nations, 2015). 2,6 millions de personnes meurent chaque année suite à la consommation d’eau non traitée.

L’eau est aussi un défi géopolitique : 14 pays doivent partager leurs ressources en eau avec un ou plusieurs autres pays. Des tensions existent déjà en lien avec cette ressource et les frontières dont les rivières n’ont que faire (Blanchet, 2017).

La gestion de l’eau et la protection de la ressource sont des défis du 21 e siècle spécialement en Afrique (Giroud et Plusquellec, 2017). Une ceinture de la soif s’étend déjà de Tanger au nord-est de la Chine à travers le moyen Orient.

2.2 Nourrir le monde

L’agriculture sous ses différentes formes occupe entre 40 et 50 % de la surface du sol dans le monde. Pour autant, bien que la surface cultivée n’ait augmenté que de 12 % entre 1961 et 2009, la production agricole a augmenté de 300 % sur la même période. Cette augmentation est liée à une augmentation de l’utilisation des engrais mais aussi au recours à de nouvelles variétés dont l’utilisation peut être controversée car elle affecte la biodiversité.

L’agriculture est aussi responsable de 10 à 12 % de la production de gaz à effet de serre d’origine humaine. Ces émissions sont le résultat de la production agricole pour nourrir une population humaine qui ne cesse de croître et devrait être portée à 10,8 milliards d’ici 2100 (Porter et Reay, 2015).

En plus de l’occupation du sol, l’agriculture est responsable de 70 % de la consommation globale d’eau douce (Lenoir, 2012). L’agriculture intensive a dégradé les nappes en les polluant et en les surexploitant pour l’irrigation (Norberg, 2016). Qui plus est, la dépendance à l’eau tend à augmenter avec la demande croissante. Une des conséquences est la disparition de 50 % des zones humides depuis le début du 20 e siècle (Lenoir, 2012).

Ainsi, l’expansion de l’agriculture et de l’usage des engrais et des pesticides, s’ils ont contribué à réduite la faim, ont transformé de nombreuses zones en zones mortes (Norberg, 2016).

2.3 La crise environnementale

2.3.1 Pollution

La Commission Lancet sur la pollution et la santé (2017) définit la pollution comme un matériau non souhaité, souvent dangereux, qui est introduit dans l’environnement terrestre en lien avec l’activité humaine, qui menace la santé humaine et abîme les écosystèmes. D’après cette commission, la pollution est la plus grande cause environnementale de maladie et de morts prématurées dans le monde aujourd’hui. Les maladies causées par la pollution ont été responsables de 9 millions de morts prématurées en 2015, trois fois plus qu’à cause du SIDA, de la tuberculose et de la malaria combinés et quinze fois plus que toutes les guerres et autre formes de violence réunies. Dans les pays les plus touchés, les maladies liées à la pollution sont responsables d’une mort sur quatre. La pollution tue de façon disproportionnée les pauvres et les plus vulnérables. La pollution est coûteuse en lien avec la baisse de productivité et les coûts liés à la santé qui sont estimés à 6,2 % de la production économique totale. La pollution met également en danger la santé de la planète, détruit les écosystèmes et est intimement liée au changement climatique : la combustion de charbon et d’hydrocarbures représente une source majeure de gaz à effet de serre et une importante source de pollution.

Dans de nombreuses régions du globe la pollution empire. La pollution de l’air ambiant, la pollution chimique et la pollution des sols, produites par l’industrie y compris minière, la production d’électricité, l’agriculture mécanisée augmentent toutes, avec les accroissements les plus marqués dans les pays en développement, où les salaires sont bas.

L’affirmation que le contrôle de la pollution étouffe la croissance économique et que les pays pauvres doivent passer par une phase de pollution et de maladies sur le chemin de la prospérité s’est révélée fausse à plusieurs reprises : la prévention et la réduction de la pollution peuvent produite des gains à la fois pour la santé et l’économie.

Le contrôle de la pollution fera progresser plusieurs des ODD : en plus de contribuer à l’amélioration de la santé (ODD 3), le contrôle de la pollution doit permettre de réduire la pauvreté (ODD 1), d’améliorer l’accès à l’eau potable et à l’assainissement (ODD 6) de promouvoir la justice sociale (ODD 10), de construire des villes et des communautés durables (ODD 11) et de protéger le sol et l’eau (ODD 14 et 15). Le contrôle de la pollution bénéficiera aussi des efforts pour réduire le rythme du changement climatique (ODD 13) (The Lancet Commission on Pollution and Health, 2017).

2.3.2 Le changement climatique et ses conséquences

L’accroissement de la production et des transports qui a réduit la pauvreté a aussi conduit à la production de quantités significatives de gaz à effet de serre en lien avec la consommation d’énergies fossiles. La conclusion que le climat de la Terre est en train de changer est sans équivoque, comme le fait que la source principale de ce changement est l’activité humaine. Quelles sont les conséquences du changement climatique ?

Forzieri et al. (2017) affirment que le changement climatique est une des plus grandes menaces pour la santé humaine pour le 21 e siècle. Selon ces auteurs, les catastrophes liées à des phénomènes météorologiques pourraient affecter deux-tiers de la population européenne chaque année d’ici 2100 comparé à 5 % sur la période de référence 1981–2010 en lien en particulier avec des vagues de chaleur. De manière générale, la variabilité d’évènements extrêmes va augmenter (IPPC, 2014 ; Dixon et al., 2017). Cependant, la source la plus importante des inondations sera la montée du niveau des océans. Une augmentation de quelques dizaines de centimètres rendra les défenses existantes le long des côtés inutiles et multipliera d’environ un ordre de grandeur les coûts liés aux inondations futures (Vanleberghe, 2017).

Le dioxyde de carbone, premier gaz à effet de serre, a une influence sur la production agricole, au-delà de l’effet direct en tant que substance nutritive pour les plantes. En effet, à travers un jeu de mécanismes complexes on s’attend à ce que le changement climatique perturbe la production alimentaire (Myers, 2017).

Il semble raisonnable de penser que l’augmentation des évènements extrêmes, une réduction de récoltes dans certaines régions du monde, combinés à un manque d’eau et une dégradation de la qualité des terres conduisent un nombre croissant d’êtres humains, souvent avec peu de ressources, à chercher de nouveaux lieux de vie. Les déplacements et les conflits pourraient être les causes principales de transmission de maladies liées au changement climatique global. (Myers, 2017). Stabiliser des dizaines de millions de personnes sur leur propre territoire et leur donner les moyens de produire les éléments de leur subsistance et de développement de leur économie est vital pour assurer la paix (L’Humanité, 2017).

Le changement climatique soulève avec acuité le besoin d’une approche systémique : il questionne la manière dont nous gérons notre planète, question au cœur de travaux scientifiques mais aussi sociologiques, philosophiques et artistiques qui se rencontrent autour de cette question (Ramstein, 2017).

2.4 Disparités économiques et pauvreté

Malgré la diminution récente de la pauvreté plus de 700 millions d’êtres humains vivent encore dans une pauvreté extrême aujourd’hui. Le premier objectif de développement durable est de réduire la pauvreté sous toutes ses formes ce qui est le plus grand des défis et un prérequis indispensable pour le développement durable (United Nations, 2015). En effet, le développement économique et la réduction de la pauvreté concomitante semblent réduire le taux de mortalité infantile. Lorsque cela se produit, le taux de natalité décroît également, ce qui pourrait conduire au final à un changement de tendance dans l’évolution de la croissance de la population globale (Norberg, 2016).

Une autre bonne raison de lutter contre la pauvreté est que la richesse apparaît comme un facteur de promotion de la prise de conscience environnementale et ne semble plus être un obstacle à la soutenabilité écologique : lorsque les gens ont confiance dans le fait que leurs enfants vivront dans de bonnes conditions, seront éduqués pour préparer leur futur et vivront longtemps, ils sont plus concernés par la qualité de leur environnement (Norberg, 2016). Energie, argent et temps peuvent être consacrés sur ce front une fois que des conditions de vie satisfaisantes sont garanties. Plus de richesse signifie meilleurs éducation, prévention, construction et aussi systèmes d’alerte (Norberg, 2016) pour atténuer les effets des catastrophes naturelles.

2.5 Les catastrophes naturelles

D’après les Nations Unies, 95 % des morts survenues en lien avec des catastrophes naturelles one eu lieu dans des pays à revenus bas ou intermédiaire entre 1970 et 2008. Aucune intervention humaine ne peut empêcher les catastrophes naturelles, même si de meilleurs systèmes d’alerte, une meilleure éducation aux stratégies de fuite, et une réponse plus rapide et plus efficace des services d’urgence permettraient certainement d’atténuer les conséquences (Parker, 2013). Comme indiqué par Brandl (2010), le risque résiduel est inévitable. Le fait que les catastrophes naturelles ne soient pas évitables ne signifie pas qu’il ne faille rien entreprendre pour en atténuer les conséquences. La section 7 de cet article présentera l’apport des géosynthétiques à la prévention et l’atténuation des catastrophes naturelles.

2.6 Connecter les hommes

La science de la santé planétaire nous place sur un nouveau terrain éthique. Elle nous enseigne que chaque être humain vivant aujourd’hui est connecté aux autres. Chaque décision que nous prenons relativement à ce que nous mangeons, la manière dont nous nous déplaçons, ce que nous achetons et même la décision d’avoir un enfant impacte notre système naturel et par voie de conséquence, la santé et le bien être de chaque autre personne sur la planète. (Myers, 2017).

Pour autant des fractures territoriales existent qui créent des fossés entre les grandes villes, symboles d’une mondialisation heureuse et leurs banlieues, qui s’éloignent des flux économiques. Les investissements dans les infrastructures de transport devraient aider à rapprocher des personnes isolées grâce aux possibilités de mobilité sociale (Levita, 2017). La section 9.1 de cet article évoquera comment les géosynthétiques contribuent à connecter les hommes grâce à la construction d’infrastructures de transport et ainsi contribuent à l’ODD 11.

2.7 Vivre ensemble

Au cours des Lumières, une grande partie de la civilisation occidentale a adopté un dualisme cartésien, mettant l’accent sur le domaine du matériel et scientifiquement accessible au détriment du spirituel. Bien que l’explosion de la compréhension scientifique et de la maîtrise technologique qui a suivi ait généré d’énormes bénéfices pour l’humanité, elle nous a sans doute aussi rendus aveugles à d’autres formes de connaissance (Myers, 2017). Aujourd’hui, pour la première fois, une civilisation émerge à l’échelle planétaire. Nous sommes tous interdépendants. (Potočnik, 2017). Mais cette civilisation n’est pas suffisamment le fruit d’un dialogue entre les cultures. Pour Lenoir (2012), elle est le résultat d’une hégémonie de l’Occident, de son contrôle technique et de ses valeurs, bonnes ou mauvaises. L’humanité a exprimé un fort désir d’émancipation de l’individu. Pour autant le consumérisme comme unique moyen de réalisation de soi conduit nombre de nos contemporains à une impasse. Guérir le monde implique une reformulation des valeurs universelles à travers un dialogue équitable entre les cultures et une refonte de la relation entre l’homme et la nature et entre l’homme et la femme qui n’implique pas la domination (Lenoir, 2012). Bien que la plupart des gens sachent aujourd’hui qu’ils ont des droits, des améliorations restent possibles (Thuan, 2013). Cela va au-delà des objectifs des Nations Unies de prendre en compte la diversité des réalités nationales, des capacités et niveaux de développement et de respecter les politiques et les priorités nationales dans le but de construire un monde de respect universel des droits de la personne, avec justice, égalité et respect de la race, de l’ethnicité et de la diversité culturelle (ODD 4). La section 9.2 de cet article aborde ces valeurs universelles qui peuvent former la base d’une telle civilisation selon Lenoir (2012) et la manière dont elles sont appropriées dans l’IGS et au CFG.

2.8 Le monde dans lequel nous vivons : un monde d’interdépendances

Les sections précédentes ont mis en évidence que les différents aspects de notre monde ne peuvent pas être considérés de manière indépendante car ils sont en interaction constante. La résolution de la crise planétaire, ou de façon plus positive, l’amélioration continue dans les différents domaines présentés précédemment (de l’eau de qualité pour tous, nourrir le monde, protéger l’environnement, atténuer les catastrophes naturelles, soutenir le développement économique, connecter les hommes, vivre ensemble) ne peut avoir lieu que si tous ces domaines sont impliqués et connectés. De plus, comme indiqué par les Nations Unies, le développement durable est un objectif à atteindre de façon intégrée et équilibrée.

À l’issue d’une brève présentation des géosynthétiques et de leurs fonctions dans la section 3, l’objectif du reste de cet article est d’illustrer comment les géosynthétiques contribuent à développer des stratégies d’adaptation pour résoudre les défis que nous rencontrons.

3 Les géosynthétiques et leurs fonctions

Un géosynthétique est défini par la norme NF EN ISO 10318 comme un produit dont au moins l’un des composants est à base de polymère synthétique ou naturel, se présentant sous la forme d’une nappe, d’une bande ou d’une structure tridimensionnelle, utilisé en contact avec le sol ou d’autres matériaux dans le domaine de la géotechnique et du génie civil. Les géosynthétiques ont imprégné le domaine de la Géotechnique environnementale au point qu’il n’est plus possible d’envisager la géotechnique environnementale sans géosynthétiques. Différentes familles de géosynthétiques peuvent être définies, en lien avec les fonctions qu’ils remplissent : barrière, mais également drainage, filtration, protection, renforcement, séparation, et contrôle de l’érosion.

La fonction de barrière consiste à prévenir ou limiter la migration des fluides. Les barrières géosynthétiques sont les matériaux qui remplissent cette fonction. On les connaît plus communément sous le nom de geomembranes et géosynthétiques bentonitiques. Une geomembrane est définie par la norme NF P84-500 comme un produit manufacturé adapté au génie civil, d’une largeur de 1,50 m minimale, mince, souple, continu, étanche aux fluides à la sortie de la chaîne de fabrication, d’épaisseur effective de 1 mm minimum sur toute la surface du lé et soudable en continu. Un géosynthétique bentonitique est défini par la norme NF P84-700 comme un produit manufacturé en forme de nappe constitué d’un assemblage de matériaux comportant au moins de la bentonite, en poudre ou granulés, assurant la fonction étanchéité et de un ou plusieurs géosynthétiques utilisés comme support ou conteneur, utilisé dans le domaine de la géotechnique et du génie civil.

Les geomembranes comme les géosynthétiques bentonitiques ont pour seule fonction d’assurer l’étanchéité. Ils sont intégrés dans un dispositif d’étanchéité par géosynthétiques dont les éléments complémentaires à la barrière remplissent les autres fonctions. Les autres fonctions que les matériaux géosynthétiques sont amenés à remplir sont le drainage, la filtration, la protection, le renforcement, la séparation, et le contrôle de l’érosion de surface. D’après la norme NF EN ISO 10318 :

  • le drainage est la collecte et le transport de fluides dans le plan d’un géosynthétique ;

  • la filtration est la limitation du passage non contrôlé de sol ou d’autres particules soumises à des forces hydrodynamiques, tout en permettant le passage de fluides dans ou à travers un géosynthétique ;

  • la protection est la prévention ou la limitation d’endommagements localisés d’un élément ou d’un matériau par l’utilisation d’un géosynthétique ;

  • le renforcement est l’utilisation des propriétés de résistance d’un géosynthétique pour améliorer les propriétés mécaniques de sol ou d’autres matériaux de construction ;

  • la séparation consiste à prévenir le mélange de deux matériaux adjacents de granulométries différentes par l’utilisation d’un géosynthétique ;

  • le contrôle de l’érosion de surface consiste à utiliser un géosynthétique pour prévenir ou limiter le mouvement de sol ou d’autres particules à la surface, par exemple d’une pente.

Différents matériaux de la famille des géotextiles et produits apparentés peuvent remplir les six fonctions précédemment citées. Un géotextile est défini comme un matériau textile plan, perméable, à base de polymère (synthétique ou naturel) qui peut être non tissé, tricoté ou tissé.

Les produits apparentés aux géotextiles sont plans, perméables, à base de polymère (synthétique ou naturel), utilisés en contact avec le sol ou d’autres matériaux dans les domaines de la Géotechnique et du Génie civil et dont la définition ne correspond pas à celle d’un géotextile.

Parmi les différentes familles de produits apparentés aux géotextiles dont la plupart sont définies dans la norme NF EN ISO 10318 ceux auxquels il est fait référence dans cet article sont les géodrains, les géogrilles, les géobandes et les géocomposites de drainage.

Différents polymères sont utilisés pour fabriquer les géomembranes : polyéthylene (PE), polypropylène (PP), polychlorure de vinyle (PVC), éthylène propylène diène terpolymère (EPDM). Le bitume peut également être utilisé dans la fabrication des géomembranes (Touze-Foltz, 2010). Le polyester et le polyamide ainsi que le polypropylène sont utilisés pour la fabrication des géotextiles. Des additifs sont utilisés lors de la fabrication en mélange avec le polymère pour assurer en particulier la durabilité des géosynthétiques.

4 De l’eau de qualité pour tous

Les géosynthétiques, principalement les géomembranes, occupent le premier rang de captage, du transport, du stockage et de la distribution de l’eau douce par leur utilisation comme barrières pour les barrages, les canaux, les réservoirs et les tunnels (Koerner et al., 2008) (voir Fig. 1).

thumbnail Fig. 1

Cycle de l’eau de surface pour la collecte, le transport, le stockage et la distribution d’eau potable (adapté de Koerner et al., 2008).

Suggested geosynthetics freshwater cycle for capture, transportation, storage, and distribution of freshwater (adapted from Koerner et al., 2008).

4.1 Barrages

Les barrages représentent une application essentielle des géosynthétiques, ouvrages qui ont un statut particulier de par leur impact potentiel sur l’environnement et les risques pour la sécurité (Heibaum et al., 2006 ; Koerner et al., 2008). Les géomembranes ont sans doute été l’innovation la plus significative dans le domaine des ouvrages hydrauliques ces cinquante dernières années. Elles permettent de résoudre des problèmes tels que le manque de matériaux naturels adaptés localement, et il n’y a aucune limite à la hauteur d’eau qu’elles peuvent contenir. Les géomembranes sont utilisées dans le monde entier pour étancher les barrages en maçonnerie aussi bien que les barrages en terre (Cazzuffi et al., 2010). Les géomembranes sont en général utilisées pour réhabiliter des ouvrages en béton anciens, rarement dans des ouvrages nouveaux. La géomembrane n’est pas recouverte. La geomembrane est associée à un géotextile qui assure à la fois le drainage, le renforcement et la fonction d’anti-poinçonnant par le béton support (Cazzuffi et al., 2010).

Dans les barrages en terre les geomembranes améliorent également la sécurité en renforçant l’étanchéité. Elles peuvent soit être placées sur le parement amont du barrage (Fig. 2) ou au sein même de l’ouvrage. Dans le cas d’une installation sur le parement amont, la géomembrane est recouverte dans 70 % des cas (Cazzuffi et al., 2010).

La conception de l’étanchéité par geomembrane doit assurer qu’il ne puisse pas y avoir de risque de rupture du barrage. C’est pourquoi il est important de contrôler les fuites éventuelles en intégrant un niveau drainant qui peut inclure des géosynthétiques (Cazzuffi et al., 2010).

thumbnail Fig. 2

Le barrage du Selvet pendant l’installation de la géomembrane (a) et après achèvement de la construction et remplissage (b) (crédit photo D. Poulain).

The Selvet Dam during geomembrane installation (a) and after completion and filling (b) (courtesy D. Poulain).

4.2 Transport d’eau dans les canaux

L’eau est le liquide le plus couramment transporté dans les canaux (Koerner et al., 2017). Un aspect important de la gestion de l’eau est la distribution aux exploitations agricoles via des canaux. Les canaux peuvent aussi être utilisés pour le transport d’eau destinée à la consommation, avant traitement (Giroud et Plusquellec, 2017).

L’eau est précieuse, c’est pourquoi toute perte ou dégradation doit être évitée. Pour contrôler les pertes certains canaux sont étanchés sur le fond et les pentes, essentiellement par du béton à l’heure actuelle. On estime cependant qu’environ un tiers seulement de l’eau transportée dans les canaux arrive réellement aux plantes (Giroud et Plusquellec, 2017). Le béton subit en effet le même mécanisme de vieillissement dans les canaux que dans les barrages. Les géomembranes, quant à elles, si elles sont installées selon les règles de l’art (Fig. 3) présentent un débit de fuite au moins dix fois inférieur à celui d’un revêtement en béton de bonne qualité et elles maintiendront leur performance pendant plusieurs décennies. Cette supériorité de la géomembrane sur le béton en termes d’étanchéité explique que de nombreux canaux en béton aient été réhabilités à l’aide de géomembranes (Giroud et Plusquellec, 2017).

thumbnail Fig. 3

Utilisation d’une geomembrane en étanchéité de canal (crédit photo K. von Maubeuge Naue).

Use of a geomembrane as the lining in canals (courtesy K. von Maubeuge Naue).

4.3 Étanchéité des tunnels

Les tunnels hydrauliques sont généralement utilisés pour transporter de l’eau, sous pression ou à surface libre. L’objectif de l’étanchéité est à la fois de limiter les pertes d’eau, qui peuvent induire des problèmes de stabilité, et d’empêcher l’entrée d’eaux parasites potentiellement polluantes dans le tunnel. L’étanchéité est généralement assurée par du béton ou de l’acier. Les geomembranes peuvent également être utilisées pour assurer une étanchéité aussi bien dans les nouvelles constructions qu’en réhabilitation. Les géomembranes en PVC plastifié (P) ont été utilisées avec succès dans de nombreux tunnels pour contenir des liquides comme des gaz. L’ajout d’une couche drainante en géosynthétiques entre la géomembrane et la couche support permet de limiter les risques de sous-pressions qui pourraient nuire à la durabilité et la stabilité de l’ouvrage (Cazzuffi et al., 2012).

4.4 Préserver la qualité de l’eau

Comme précédemment indiqué, des additifs entrent dans la composition des geomembranes. Ceux-ci, malgré leur faible solubilité, peuvent être extraits lorsque la geomembrane est mise en contact avec de l’eau. La question de la potabilité de la ressource se pose alors. (Blanco et al., 2012a, b ; Farcas et al., 2012 ; Pons et al., 2012). Des géomembranes, en particulier en PVC-P, ont été développées spécifiquement pour répondre à cette question de potabilité de l’eau (Benedetti et al., 2009).

4.5 Stockage de l’eau

4.5.1 Les dispositifs d’étanchéité par géomembranes dans les réservoirs

Les geomembranes sont très utilisées pour réaliser l’étanchéité de réservoirs (Fig. 4a). Si la géomembrane constitue le cœur du dispositif d’étanchéité, pour autant il n’est pas recommandé de l’utiliser seule (Poulain et al., 2012). Ainsi, il est préconisé d’intercaler entre la geomembrane et le sol support une couche de protection de la geomembrane ainsi qu’un dispositif de drainage.

L’objectif du drainage sous la geomembrane est d’empêcher l’accumulation d’eau sous celle-ci et ainsi d’éviter le soulèvement de la géomembrane sous l’action de sous pressions. Ce drainage peut être réalisé au moyen d’une couche de matériaux granulaires à laquelle peuvent être adjoints des drains sous la forme de tuyaux annelés perforés, de tranchées drainantes ou de géobandes. Le drainage des gaz est aussi essentiel que le drainage des liquides. Il est à réaliser impérativement lorsqu’une fermentation peut se produire sous la géomembrane. Les drainages eau et gaz peuvent être combinés dans un seul système, mais l’état de l’art actuel tend plutôt à les séparer (Poulain et al., 2012).

Le fascicule 10 du CFG peut être consulté pour plus amples détails sur les dispositions constructives.

thumbnail Fig. 4

Réservoirs étanchés par une geomembrane en PVC-P renforcée (M. Blanco (Cedex, Spain), A.M. Noval (Cedex, Spain) & E. Aguiar (Balten, Spain), concours photo IGS 2014) (a) et couverture du bassin de Ersa (Corse) (b) (d’après Benedetti et al., 2009).

Reservoirs waterproofed with reinforced PVC-P geomembranes (M. Blanco (Cedex, Spain), A.M. Noval (Cedex, Spain) & E. Aguiar (Balten, Spain), IGS photo contest 2014) (a) and full Ersa (Corsica, France) reservoir (b) (from Benedetti et al., 2009).

4.5.2 Couverture par géosynthétiques des réservoirs

Différentes raisons peuvent conduire à envisager de couvrir un réservoir comme éliminer l’évaporation, réduire la maintenance, contrôler le développement d’algues, réduire l’usage de chlore, éviter les déjections animales, renforcer la sécurité y compris vis-à-vis de pollutions intentionnelles (Koerner et al., 2008 ; Heibaum, 2010). Les couvertures flottantes par géosynthétiques peuvent remplir cette fonction (Peggs, 2008 ; Benedetti et al., 2009) (Fig. 4b). L’eau peut être stockée pendant plusieurs mois dans ces réservoirs sans altération de sa qualité.

Redón-Santafé et al. (2014) ont conçu des couvertures photovoltaïques flottantes pour des réservoirs étanchés par géomembrane. Au-delà de la prévention de l’évaporation ces couvertures permettent de produire de l’énergie renouvelable sans impacter l’usage des terres agricoles environnantes.

4.6 Protection de la geomembrane dans les ouvrages hydrauliques

Un des meilleurs moyens de prévenir la dégradation accélérée des geomembranes utilisées dans les ouvrages hydrauliques est de les couvrir pour limiter leur expositions aux agents environnementaux (oxygène, UV, températures élevées), prévenir l’endommagement par des objets flottants ou transportés (par exemple glace, bois), par des engins ou des équipements, par des animaux fouisseurs ou des racines et par des interventions humaines. Un autre objectif du recouvrement est de prévenir du soulèvement de la géomembrane par le vent.

Le choix du matériau dépend de critères comme la pente, ou les sollicitations hydrauliques (Poulain et al., 2012).

5 Nourrir le monde : la contribution des géosynthétiques

Nous avons vu que les géosynthétiques contribuent à capter, stocker, et transporter l’eau. Ils vont ainsi contribuer à l’agriculture à travers l’irrigation. On aborde dans la suite en complément le contrôle de l’érosion, la protection des cultures, l’aquaculture, la gestion des déchets d’origine agricole, et enfin la réduction du gaspillage alimentaire par le recours aux géosynthétiques.

5.1 Protéger le sol

L’érosion de surface se développe lorsque le sol est exposé au vent et à l’eau et est dans un état transportable. L’agriculture et l’aquaculture sont affectées de deux manières : par la perte de matière qui prive l’agriculture de la richesse du sol puis le dépôt de ces matières qui peut conduire à une pollution dans les bassins ou les cours d’eau (Heibaum, 2010). La perte du sol peut accroître le recours aux fertilisants, aux herbicides et à d’autres polluants. Le ruissellement et l’érosion de tels sols peuvent à leur tour induire la présence non désirée d’azote et de phosphore dans les cours d’eau, causant ainsi un développement d’algues qui modifie les habitats piscicoles (Allen et Sprague, 2011). Une sédimentation intense du sol érodé peut également conduire à une intensification des crues (Heibaum, 2014). Les mesures de contrôle de l’érosion doivent donc être utilisées le plus tôt possible (Heibaum, 2010, 2014 ; Sprague et Sprague 2016).

Le maintien de la végétation de surface est considéré comme le meilleur moyen de contrôler l’érosion (Han et Guo, 2017). Les géotextiles à base de fibres naturelles (lin, jute, chanvre, etc.…) peuvent être utilisés lorsque la reprise de la végétation est considérée comme étant la réponse à la protection et au contrôle de l’érosion (Heibaum, 2010 ; Venkatappa Rao, 2016).

Le recours à des géotextiles naturels, qui vont se décomposer et absorber les pesticides (Boutron et al., 2009) permet un apport progressif de nutriments à la végétation qui peut reprendre même dans des sols pauvres.

D’autres géosynthétiques, non biodégradables, peuvent être utilisés pour le contrôle de l’érosion dans d’autres domaines que l’agriculture comme nous le verrons dans la section 7 dans le contrôle de l’érosion côtière.

Le drainage est également un élément important de l’amélioration des sols : drainer dans les régions humides permet de contrôler l’humidité et donc l’aération, la température mais aussi la travaillabilité du sol. Dans les zones arides et semi-arides les rôles du drainage sont de limiter la saturation et la salinisation du sol induites par l’irrigation (Ritzema, 2016). Les drains enterrés modernes sont constitués de tuyaux annelés perforés en polyéthylène qui peuvent être entourés d’un géotextile pour améliorer la perméabilité au voisinage des drains et limiter l’entrée de particules dans ceux-ci (Hsieh, 2016).

5.2 Utilisation des géosynthétiques en aquaculture

Depuis les années 1980, l’aquaculture a été la source de poissons avec la plus grande croissance dans le monde entier. Certains observateurs la voient comme une opportunité de réduire la pression sur les stocks de poissons sauvages, tout en répondant au déséquilibre entre l’offre et la demande liée à l’accroissement de la population (Heibaum, 2010). Des bassins étanchés par géomembranes se sont avérés un moyen d’élever des saumons (Heibaum, 2010). Ces systèmes éliminent le rejet de déchets dans le milieu marin et la contamination des sols sous les bassins. La qualité de l’eau est également meilleure car les bassins peuvent être aisément nettoyés (Hsieh, 2008, 2016).

Les géotextiles trouvent une application pour protéger la geomembrane du poinçonnement, mais aussi pour couvrir le sol et limiter son érosion lorsqu’on ne recourt pas à une géomembrane (Saengrungruang et Boyd, 2014 ; Hsieh, 2016).

5.3 Gestion des déchets d’origine agricole

5.3.1 Gestion des lisiers

Le lisier, employé en quantités raisonnables, est une source de fertilisants (Hsieh, 2016). Toutefois, il peut devenir une source de pollution s’il se mélange aux eaux de surface ou souterraines. Les bassins destinés à stocker les lisiers peuvent être étanchés en ayant recours à des géomembranes exposées ou recouvertes, ou à des géosynthétiques bentonitiques. En complément, les géotextiles et géofilets sont utilisés pour la protection et la transmission des gaz issus de la dégradation (IGSa). Certaines réglementations exigent la mise en place d’une couverture étanche pour réduire la propagation des odeurs et des germes, réduire les émissions de GES produits par la dégradation du lisier et empêcher la dilution, afin de maintenir le pouvoir fertilisant (DeGarie et al., 2000 ; Ng et al., 2009 ; Touze-Foltz, 2014).

5.3.2 Déshydratation des boues d’origine agricole

Le recours à des tubes en géotextile pour déshydrater des boues issues de l’agriculture et de l’aquaculture est devenu de plus en plus populaire. Ces structures tubulaires, constituées d’un géotextile hautement résistant, sont construites sur site et remplies par pompage (Hsieh, 2016; Palma et al., 2016) (Fig. 5).

thumbnail Fig. 5

Écrans thermiques apportant de l’ombredans une serre (a) et filet de contrôle des insectes (b) (crédit photo F. Moinerau Texinov).

Thermal screens providing shadow inside a greenhouse (a) and pest control net (b) (courtesy F. Moinerau Texinov).

5.3.3 Du déchet d’origine agricole à l’énergie

Les digesteurs anaérobies sont utilisés pour rapidement dégrader les déchets d’origine animale dans un environnement contrôlé permettant ainsi de collecter un biogaz riche en méthane et d’éviter sa propagation dans l’atmosphère. Celui-ci peut être utilisé sur l’exploitation agricole pour la production d’eau chaude, de chaleur et d’électricité (Land and Water, 2007). Là encore les géomembranes trouvent toute leur place pour assurer l’étanchéité et apporter des solutions viables pour la production et le captage du biogaz. Le nombre de tels digesteurs anaérobies est en augmentation croissante dans le monde entier, soutenu par des politiques gouvernementales (IGSa).

5.4 Vers une production d’aliments plus durable

Les géotextiles et les géomembranes peuvent être utilisés pour couvrir le sol, favorisant ainsi la germination et la croissance des plantes et empêchant la pousse d’espèces indésirables. Ils contribuent ainsi à augmenter la production. Ils permettent d’allonger la saison de pousse évitant ainsi une surproduction conduisant à la fois à une baisse des prix et à un gaspillage (Heibaum, 2010). L’utilisation de filets en polyéthylene apportant de l’ombre contribue également à contrôler les conditions de croissance des cultures (Hsieh, 2016) (Fig. 6).

Les géosynthétiques peuvent également contribuer à limiter les pertes d’aliments et donc les déchets issus de l’agriculture en protégeant les fruits au cours de leur croissance et ainsi en permettant de proposer aux consommateurs des fruits de meilleure apparence, en limitant le dessèchement, la perte de poids, le vieillissement des fruits frais qui continuent de respirer et transpirer après la récolte (Hsieh, 2016).

thumbnail Fig. 6

Plateforme de déshydratation de boues (concours photo IGS 2014).

Containment for sludge treatment (IGS photo contest 2014).

6 Le contrôle de la pollution dans les applications environnementales

Les géosynthétiques et l’IGS peuvent contribuer par la mise à disposition de support technique au contrôle de la pollution, à l’aide à la priorisation et à la planification d’actions pour lutter contre la pollution, dans les villes et les pays en cours d’industrialisation rapide, contribuer à développer des réglementations et des stratégies de mise en oeuvre, développer la capacité technique et intervenir là où des actions sont nécessaires en urgence pour sauver des vies ou peuvent considérablement démultiplier l’action locale et les ressources en accord avec la seconde recommandation de la Lancet Commission on Pollution and Health (2017). Cette section discute essentiellement la contribution des géosynthétiques dans les installations de stockage de déchets. Leur implication est forte également et en pleine expansion dans le domaine minier mais ce volet n’est pas développé ici. On aborde par contre la question de l’utilisation des géosynthétiques dans le traitement des boues et des sédiments. La production d’énergie renouvelable à partir de déchets ou solaire est également discutée.

6.1 Minimisation de l’impact du transport de contaminants des massifs de déchets vers le sous-sol

Les installations de stockage de déchets (ISD) demeurent un maillon essentiel de la filière d’élimination des déchets. Les pratiques en matière de localisation et de constructions ont fortement évolué en lien avec la mise en place d’une réglementation en la matière dans l’objectif de protéger l’environnement (Touze-Foltz et al., 2008).

Ainsi, afin de limiter les transferts de contaminants à des niveaux ayant un impact non significatif sur l’environnement, plusieurs types de barrières sont utilisés. Elles sont associées à des systèmes drainants afin de réduire la hauteur de lixiviat sur l’étanchéité. Le lixiviat est le liquide qui percole à travers les déchets, se chargeant ainsi en matière polluantes et qui représente donc un risque pour l’environnement (Fig. 7a).

La réglementation européenne (OJEC, 1999), complétée par la réglementation française exige que l’implantation d’une ISD se fasse dans un contexte géologique et hydrologique favorable. Une barrière de sécurité passive de caractéristiques bien précises doit être mise en oeuvre sur le fond et les flancs. Lorsque la barrière géologique ne remplit pas ces conditions, elle peut être complétée artificiellement, et renforcée de manière à apporter un niveau de protection équivalente. C’est dans ce cadre que les géosynthétiques bentonitiques peuvent être utilisés. Cette barrière passive est complétée par une barrière active constituée d’une geomembrane et d’un système drainant (Touze-Foltz et al., 2016).

Cependant la geomembrane ne pourra pas tenir son rôle d’étanchéité si elle est endommagée par la couche drainante et présente des défauts (Rowe, 2017). Ceux-ci peuvent apparaître lors de l’installation, même si un contrôle de pose de qualité permet de les éviter en partie (Touze-Foltz et al., 2008 ; Rowe, 2017). Le CFG travaille actuellement à l’élaboration d’un guide de recommandations pour la protection des géomembranes.

thumbnail Fig. 7

L’installation de stockage de déchets de Honk Kong, vainqueur du concours photo du CFG 2015 (crédit photo T. Gisbert, Arcadis) (a) et capteurs solaires sur une couverture en géomembrane exposée sur l’ISD de Hickory Ridge près d’Atlanta, Georgie, USA (b) (crédit photo Carlisle Energy).

The Honk Kong landfill, winner French chapter of IGS photo contest 2015 (courtesy T. Gisbert, Arcadis) (a) and solar cells installed on an exposed Geomembrane cap at the Hickory Ridge landfill near Atlanta Georgia (b) (courtesy Carlisle Energy).

6.2 Prévention de l’infiltration d’eau dans le massif de déchets et d’émission de gaz dans l’atmosphère

L’objectif de la mise en place d’une couverture sur les déchets est de limiter, mais pas nécessairement prévenir, l’infiltration d’eau dans le massif de déchets pour contrôler la production de lixiviat et minimiser les émissions de gaz depuis l’ISD vers le milieu environnant. Différents types de couvertures sont envisageables dans ce cadre dans la mesure où ils permettent d’atteindre les objectifs de performance en matière d’émissions gazeuses et de production de lixiviat.

Les couches d’argile compactées, les géomembranes ou les géosynthétiques bentonitiques ne sont donc pas les seuls matériaux qui puissent être utilisés dans ce cadre. Des géocomposites drainants incluant un géofilm ou une âme drainante continue avec des zones de recouvrement laissant passer l’eau de pluie peuvent apporter une réponse alternative (Meydiot et Lambert, 2000 ; Faure et Meydiot, 2002 ; Fourmont et Arab, 2005 ; Fourmont et al., 2009a, b).

6.3 Déshydratation de déchets ou de sédiments

Le traitement et le stockage de boues de stations d’épuration, par exemple, est un des problèmes les plus importants dans le domaine du traitement des eaux usées dans les pays développés (Glendinning et al., 2006). La déshydratation peut constituer un prétraitement qui réduit significativement le volume des boues et les rend manipulables, transportables et entreposables (Lawson, 2006). L’utilisation de tubes en géotextile pour la déshydratation est économique, peu encombrante et permet donc une optimisation de l’utilisation de l’espace. (Lawson, 2006 ; Hsieh, 2016). Ces tubes sont idéaux pour la déshydratation de boues de stations d’épuration, de sédiments contaminés, de déchets pâteux issus de l’industrie y compris agro-alimentaire, de boues minières (Lawson, 2006, 2014). Une déshydration efficiente nécessite que les tubes en géotextile soient placés sur une plateforme stable et étanche, afin de prévenir l’infiltration des effluents liquides dans le sol. Au-dessus de cette barrière, qui peut être une géomembrane une couche drainante est installée pour collecter les effluents sous toute la surface du tube et en périphérie (Lawson, 2006).

6.4 Production d’énergies renouvelables

Une pratique de plus en plus populaire consiste en l’installation de capteurs solaires sur les couvertures d’installations de stockage de déchets sous la forme de panneaux solaires souples ou rigides (Alexander, 2010 ; Brooks et al., 2011). La démonstration est en cours que ces systèmes contribuent à l’indépendance énergétique des sites d’installation et à une réduction de la dépendance aux énergies fossiles (Fig. 7b).

Comme cela est le cas en agriculture (voir section 5.3.3), la recupération du méthane est une préoccupation dans les applications environnementales que ce soit dans les installations de stockage de déchets non dangereux contenant des déchets biodégradables ou dans les stations d’épuration où des bassins anaérobies permettent la sédimentation des solides et leur dégradation en méthane (Ng et al., 2009 ; Craggs et al., 2015). La couverture permet alors de capter le biogaz et d’éviter sa propagation dans l’atmosphère, ainsi que celle d’odeurs et de produire de l’énergie à partir de ce biogaz (Craggs et al., 2015). L’installation de la couverture dans les bassins de stations d’épuration peut ainsi s’avérer neutre d’un point de vue économique (DeGarie et al., 2000) la production d’énergie apportant un retour sur l’investissement constitué par la couverture.

6.5 Atténuation du changement climatique par le recours aux géosynthétiques

Dixon et al. (2017) affirment que deux catégories d’actions peuvent permettre de lutter contre le changement climatique et ses effets : la réduction des gaz à effet de serre (GES) et l’adaptation. Les géosynthétiques peuvent contribuer à la réduction significative des émissions de GES des opérations de construction et de maintenance des infrastructures en réduisent en particulier les émissions liées à l’excavation et au transport de matériaux.

La durabilité de matériaux et procédés est souvent évaluée en calculant les émissions de carbone. De tels calculs ont été réalisés pour différentes applications des géosynthétiques incluant la filtration (Ehrenberg et al., 2012 ; Laidié et al., 2012), la stabilisation de fondations (Ehrenberg et al., 2012 ; Elsing et al., 2012), la construction de couches drainantes d’ISD (Ehrenberg et al., 2012 ; Werth et al., 2012), de murs renforcés (WRAP, 2010 ; Bouazza et Heerten, 2012 ; Ehrenberg et al., 2012 ; Fraser et al., 2012 ; Damians et al., 2016a, b), de protection sur pente (Heerten, 2012 ; Bouazza et Heerten, 2012), de routes (Heerten, 2012 ; Bouazza et Heerten, 2012), de couverture d’ISD (Bouazza et Heerten, 2012), de traitement électrocinétique (Jones et al., 2014), de construction de ponts (Beauregard et al., 2016). Les résultats de ces études montrent que les solutions avec géosynthétiques ont la plupart du temps une moindre empreinte carbone que les solutions utilisant des matériaux granulaires.

En complément, les techniques d’analyse du cycle de vie utilisées dans le domaine des géosynthétiques qui se basent sur le cadre normatif défini par les normes ISO 14040 and 14044 sont en cours d’amélioration. Les dernières études présentées par Dixon et al. (2016) et Damians et al. (2016a, b) sont indicatives des progrès effectués dans ce domaine, où des approches de plus en plus normalisées évoluent en prenant en compte des valeurs d’empreintes carbone représentatives des géosynthétiques (Raja et al., 2015) et en prenant en compte l’intégralité des phases de la construction. Les résultats peuvent donc être reconnus lorsqu’ils indiquent que les solutions utilisant des géosynthétiques réduisent significativement l’impact environnemental.

7 Atténuation des catastrophes naturelles

L’eau est à l’origine de la vie mais peut également représenter une menace pour celle-ci, lorsqu’elle sort de ses frontières naturelles (Heibaum, 2014). La question de la protection vis-à-vis de l’eau gagne de l’importance en lien avec le changement climatique et l’accroissement de la population. Les géosynthétiques peuvent apporter une contribution significative à l’adaptation, tout particulièrement en accroissant la résilience de communautés et des infrastructures (Dixon et al., 2017).

7.1 Protection contre l’érosion côtière

L’érosion côtière peut être définie comme le recul continu de la côté au cours du temps. Des mesures doivent donc être mises en place pour assurer la sécurité des biens et des personnes. Des digues peuvent être construites. Des structures sous-marines peuvent également permettre de dissiper l’énergie des vagues et ainsi de limiter les effets sur l’érosion (Lawson, 2016).

Le développement d’une conscience environnementale depuis la fin du 20 e siècle et la diminution des sources de matériaux rocheux a conduit à la recherché d’alternatives (Palma et al., 2016). Les géotextiles ont une longue histoire pour l’utilisation dans le génie maritime pour prévenir de l’érosion et améliorer la stabilité, en tant que matériaux de filtration.

Ils peuvent également être utilisés en tant que conteneurs (sacs, tubes) que l’on remplit de sable afin de disposer d’unités stables et résistantes (Lawson, 2016) (Fig. 8a). Ils permettent ainsi d’apportent une réponse aux considérations relatives à l’exploitation de matériaux rocheux en carrière. Qui plus est, leur remplissage par des matériaux locaux permet de réduire les coûts de transport, aussi bien en termes économiques qu’environnementaux (Venkatappa Rao, 2016). Ces éléments artificiels constituent un environnement sans risque pour les êtres humains, à proximité des plages. Les conteneurs géotextiles attirent également une abondance de plantes et d’animaux marins rapidement après construction (Lawson, 2016).

thumbnail Fig. 8

Contrôle du transport de sédiments marins (concours photo IGS, 2014) (a) et utilisation de gabions pour optimiser l’utilisation du sol et contenir l’eau en cas de crue (b) (concours photo IGS 2014).

Control of sea sediment transport (IGS photo contest 2014) (a) and use of gabions to obtain the maximum land use, and to hold storm water in a major flood event (b) (IGS photo contest 2014).

7.2 Protection contre les inondations

Une inondation consiste en la submersion de terres qui sont habituellement hors d’eau (Heibaum, 2014). Un certain nombre d’ouvrages comme des barrages ou des digues peuvent être construites pour se protéger. Les géosynthétiques se sont révélés utiles dans ces ouvrages que ce soit dans des structures permanentes ou temporaires (Fig. 8b). L’expérience capitalisée dans le génie maritime peut largement être adaptée aux cours d’eau. Que l’on souhaite réhabiliter d’anciens barrages ou en construire de nouveaux, les géosynthétiques peuvent être utilisés comme des filtres, des éléments de renforcement, des protections contre l’érosion ou contre les animaux fouisseurs, ou encore comme des étanchéités (Brandl, 2010).

7.3 Renforcement de sol

Les géosynthétiques se sont avérés apporter des solutions alternatives économiques à d’autres méthodes de stabilisation (assèchement, excavation et remplacement du sol en place, stabilisation chimique (Zornberg, 2017a)). Ainsi les géosynthétiques peuvent servir de matériaux de renforcement ou accélerer les processus de consolidation de sols mous. Au-delà des géogrilles de renforcement, des fibres distribuées de manière aléatoire dans le massif de sol peuvent être utilisées pour accroître la résistance du sol (Heibaum, 2014). Dans des zones sujettes à des cavités, le renforcement des sols compressibles (inclusions rigides combinées à des GSY) permettant de construire sur des sols non constructibles.

7.4 Stabilisation des pentes et murs renforcés

Les murs renforcés par géosynthétiques sont maintenant une technologie mature et éprouvée dans la plupart des pays (Bathurst, 2014) dont l’avènement a apporté une nouvelle dimension d’efficacité à la conception et à la construction. Les pentes renforcées par géosynthétiques sont généralement des remblais compactés qui incorporent des couches horizontales de géosynthétiques comme renfort pour améliorer la stabilité.

L’utilisation de géosynthétiques permet de réduire les travaux de compactage en modifiant la géométrie des ouvrages et permet même l’utilisation de sols aux propriétés mécaniques moyennes (Shukla et al., 2012).

8 Réponses économiques apportées par les géosynthétiques

L’utilisation des géosynthétiques en génie civil présente des avantages financiers en réduisant le coût des matériaux importés et la quantité de déchets et en utilisant plus efficacement les ressources comparativement aux solutions qui utilisent le sol, le béton et l’acier (Jones, 2015). Selon Christopher (2014) dans le cadre de l’utilisation des géosynthétiques dans les routes, qui est le plus documenté du point de vue de la performance à long terme les quatre sources d’économie sont la réduction de la quantité ou de besoin de matériaux sélectionnés, la construction accélérée ou plus aisée, l’amélioration de la performance à long terme et l’amélioration de la durabilité. Les géosynthétiques remplacent ainsi souvent des matériaux granulaires ou rocheux à un coût moindre que celui de la solution alternative en matériaux naturels. Dans de nombreux cas, le bénéfice est tel que l’utilisation des géosynthétiques est devenue la norme. C’est par exemple le cas pour les filtres géotextiles comparativement à des filtres granulaires, les murs renforcés par géosynthétiques comparativement à des murs poids ou béton, des pentes renforcées par géosynthétiques qui autorisent des pentes plus fortes, des remblais renforcés qui permettent de limiter l’excavation de sols de fondation et enfin l’étanchéité d’ouvrages dont l’efficacité est renforcée.

9 Vivre ensemble

9.1 Connecter les hommes

Non seulement la croissance économique et l’action climatique, mais aussi le développement social, dépendent fortement des infrastructures (United Nations, 2015). Les routes asphaltées sont conçues et construites de manière à permettre un transport sûr, efficace et économique des passagers et du fret. Pour atteindre ces objectifs, la dégradation des chaussées induite pendant l’exploitation de la chaussée doit être maintenue dans des limites acceptables (Perkins et al., 2012). Or en raison de la circulation systématique de véhicules lourds, des conditions climatiques et des propriétés mécaniques des matériaux utilisés dans les constructions routières, la durée de vie des chaussées peut être considérablement plus courte que prévu (Zornberg, 2017b).

Des fissures se développent ainsi souvent dans la nouvelle couche d’enrobé directement au-dessus des fissures préexistantes dans l’ancienne route. Le nouveau revêtement devient donc susceptible aux infiltrations d’eau et à une défaillance précoce. Dans ce cadre, les géosynthétiques permettent de séparer, renforcer (Fig. 9), assurer des étanchéités (Zornberg, 2017b).

Ainsi, les géosynthétiques (principalement les géotextiles et les géogrilles anti-remontées de fissures) ont historiquement été utilisés pour la fonction de séparation dans les routes pour réduire la contamination à un minimum (Bourdeau et Ashwamy, 2012). En effet une des principales causes de défaillance des routes construites sur des sols mous est la contamination des matériaux granulaires par les fines.

Le déplacement latéral d’agrégats sous l’action du trafic est particulièrement significatif directement sous la trajectoire des roues. La circulation peut alors induire des ornières de grande profondeur dans la chaussée. L’interaction entre un géosynthétique et le sol contribue à confiner le sol latéralement (Zornberg, 2017a).

Le drainage qui peut être assuré par des géosynthétiques est également important car la présence d’humidité altère les propriétés mécaniques des sols. Il doit permettre de prolonger la durée de vie d’un système de chaussée d’un facteur de deux à trois par rapport à une chaussée semblable dont le drainage est insuffisant (Perkins et al., 2012).

Dans le cas des voies ferrées, l’utilisation de géosynthétiques est primordiale pour séparer les couches de sol de différentes granulométries et ainsi conserver leur intégrité au cours du temps. Le drainage est également une fonction critique, pour éviter la détérioration des voies (IGSb).

Enfin, la contrainte appliquée sur les voies au passage des trains doit être dissipée. Une géogrille peut assurer cette fonction et ainsi participer à la longévité des matériaux constitutifs de la voie ferrée (Fig. 10).

thumbnail Fig. 9

Renforcement d’asphalte (concours photo 2015 GIGSA) (a) et (concours photo 2017 GIGSA) (b).

Asphalt reinforcement (GIGSA photo contest 2015) (a) and (GIGSA photo contest 2017) (b).

thumbnail Fig. 10

TGV, voie, ballast et protection de la voie (concours photo CFG 2015).

High speed train in France, tracks, ballast and protection of the railway (French chapter of IGS photo contest 2015).

9.2 Vers une nouvelle société globale

Les sections précédentes ont montré comment le développement dans le domaine des géosynthétiques impacte l’aménagement du territoire et permet d’établir des connections entre les hommes. Si nous sommes tous d’accord sur le rôle essentiel joué par la science et la technologie, nous avons de moins en moins de certitude concernant les critères à adopter pour guider leur application. La science elle-même n’est pas capable de décider des qualités humaines nécessaires pour guider l’utilisation que nous faisons de la Terre (Thuan, 2013). C’est là où les valeurs sont de la première importance.

9.2.1 Définition des valeurs

Que sont les valeurs ? Une boussole pour penser et un guide pour agir. Elle se caractérise non seulement par le fait que les systèmes de valeurs s’inscrivent dans la durée, mais aussi par le fait qu’elles influencent non seulement les individus mais aussi les sociétés (Futuribles 2016).

Lenoir (2012) suggère que six valeurs non négociables servent de base sur laquelle construire une nouvelle civilisation à l’échelle planétaire, basée non sur une logique de marché mais sur ce qui a constitué la base de civilisations de par le monde et qui est porté par tous, sous différentes formes : la beauté, la vérité, la justice, le respect, l’amour et la liberté. À travers un dialogue des cultures une reformulation des valeurs devrait aider à construire une civilisation globale basée sur des valeurs universelles incluant les spécificités locales. Quel sens pouvons-nous donner à ces six valeurs ? Comment prennent-elles corps dans le monde des géosynthétiques ? Un bref aperçu est donné dans les sections suivantes.

9.2.2 Beauté

En inde, comme pour les philosophes chinois et grecs, la beauté est considérée refléter l’ordre parfait du monde. Lorsque nous parlons de la beauté, nous entrons dans le domaine de l’universalité (Kant, 2015). Ainsi, pour Comte-Sponville (2006), la beauté c’est l’absolu représenté de façon relative, l’infini représenté de manière finie, l’éternité représentée de manière temporelle…

9.2.2.1 Les géosynthétiques se fondent dans leur environnement

Certains auteurs formulent des références explicites à la beauté. Par exemple des structures renforcées par géosynthétiques peuvent être végétalisées et devenir de beaux environnements pour la faune locale. Les géosynthétiques permettent de construire en combinant des éléments naturels avec des éléments de renforcement en procurant ainsi une meilleure performance technique, économique et un bel environnement qui s’intègre localement (Man et al., 2010 ; Christopher, 2014).

Plusieurs concours photos de par le monde, comme le récent concours photo du CFG ont eu à cœur de mettre en évidence la beauté des ouvrages réalisés avec des géosynthétiques. Plusieurs de ces photos ont été reprises dans cet article.

9.2.2.2 De belles théories dans le domaine des géosynthétiques

La beauté en sciences est la beauté physique du monde, inspirée par la cohérence et l’ordre. La connaissance ne tue pas la poésie, le mystère ni la beauté (Thuan, 2013).

La beauté d’une théorie n’est pas relative. Elle ne dépend ni du temps ni des cultures. Une belle théorie doit être simple, dans ses hypothèses et ses axiomes, simplicité qui peut être qualifiée d’élégance. L’ultime qualité d’une belle théorie d’après Thuan (2013) est de faire coïncider beauté et vérité. Elle est conforme à la nature. Incontournable, simple en conformité avec le tout : ces caractéristiques devraient être celles d’une belle théorie.

Pour Jean-Pierre Giroud, une belle théorie doit traiter d’un sujet important et englober plusieurs phénomènes, ou être liée à un mécanisme complexe. Une belle théorie doit être élégante et donc simple, tout spécialement si elle décrit un phénomène complexe. Elle doit être lumineuse : elle doit rendre les choses claires pour l’utilisateur en lui permettant de comprendre le phénomène étudié. Les paramètres doivent être clairement identifiés et leur impact évalué de telle sorte que la théorie soit immédiatement comprise. Enfin, elle doit être originale. Parmi les théoriciens des géosynthétiques j’ai demandé à Jean-Pierre Giroud de me citer celles des théories qu’il a développées qu’il juge belles. Jean-Pierre Giroud en suggère deux : celle de la manière dont les plis se développent dans les géomembranes exposées et le critère de rétention des filtres, la théorie de la filtration étant elle-même constituée de plusieurs théories juxtaposées.

9.2.3 Vérité

La notion de vérité est diverse et de différents ordres : (1) la connaissance, incluant la connaissances scientifique ; (2) l’ultime vérité ; (3) des points de référence stable pour guider sa vie ; (4) l’alignement entre ce qui est (la réalité) et ce que nous en disons. Si les deux premiers points sont moins consensuels, les deux derniers semblent plus universels. En complément du concept d’alignement entre les faits et la parole, spécifique des civilisations occidentales, une autre expression de la vérité a émergé en Asie, qui est la vérité comme cohérence (Piorunski, 1998 ; Lenoir, 2012). Ainsi, une proposition est vraie non seulement si elle correspond à la réalité, mais aussi si elle est cohérente avec d’autres propositions partie du même paradigme. À travers cette approche la vérité peut être reliée au mode de vie, à l’expérience humaine, et à notre relation au monde : ce qui est vrai est ce qui nous permet d’orienter notre vie.

Thuan (2013) affirme que le but de la science est la vérité. La science approche la vérité de manière asymptotique, ce qui se révèle également vrai dans le domaine des géosynthétiques avec des recherches de plus en plus fines sur nos objets comme l’illustrent nombre de publications.

La vérité est également une préoccupation lorsqu’il s’agit de respecter les règles de déontologie en matière de véracité et d’originalité des données et des résultats publiés. Des organismes comme le CFG à travers ses publications, ou l’ASQUAL dans la démarche de certification des produits géosynthétiques en sont les garants. Qui plus est le code d’éthique de l’IGS est appliqué au CFG. Selon ce code, aucun membre ne doit sciemment communiquer de fausses informations ou formuler de fausses affirmations.

9.2.4 Justice

La justice a pour objectif d’établir des lois, l’égalité entre les humains, la paix et un partage des terres et des ressources (Lenoir, 2012). Bien que la justice apparaisse comme une des valeurs les plus constantes et ancrées dans les différentes civilisations, la difficulté est de la vivre en action. Svâmi Prajnânpad, un sage indien, disait que la justice était une loi d’échange, ce qui la rendait difficile. Celui qui donne avant de recevoir, ou qui est prêt à donner dès qu’il reçoit, qui considère l’autre comme lui-même du plus profond de son être et personne comme étranger est sur le chemin de la justice (Comte-Sponville, 1997).

L’ODD 16 des Nations Unies met en exergue la justice qui est l’une des trois valeurs, avec le respect et la liberté apparaissant dans les 17 ODD.

Giroud (2006) affirme qu’aucune autre société savante que l’IGS n’aurait pu traiter comme égaux des polyméristes, des ingénieurs géotechniciens, des fabricants de textile ou de plastique et des terrassiers, des concepteurs et des distributeurs de matériaux. La justice est donc apportée aux membres de l’IGS et c’est ce qui a permis à cette société d’obtenir un consensus international. Chaque membre dispose du droit de vote direct pour ses représentants au conseil de l’IGS, dans lequel on s’efforce d’assurer une répartition géographique équitable. Chaque chapitre de l’IGS a accès aux mêmes moyens de communication à travers le site web de l’IGS.

L’IGS et le CFG contribuent également à accroître la justice environnementale. Selon la Commission Lancet sur la pollution et la santé (2017), les maladies liées à la pollution sont souvent le reflet d’une injustice environnementale, c’est à dire l’exposition inéquitable des pauvres, des minorités, des populations privées de leurs droits, à des polluants, de l’air et de l’eau contaminés, des lieux de travail dangereux et de l’affliction disproportionnée concomitante de ces populations par des maladies liées à la pollution, souvent en violation de leurs droits humains. Un principe fondamental de la justice environnementale est que tous les individus et toutes les communautés aient droit à la même protection à travers les lois et les réglementations. Les géosynthétiques peuvent contribuer à apporter des solutions universelles aux problèmes environnementaux qui menacent notre monde, sans limite ethnique, culturelle ou frontalière. Le partage des ressources produites par le CFG, qui sont en accès libre sur le site internet de cette structure et traduits en anglais pour les documents les plus récents, doit être de nature à favoriser la justice environnementale. Des moyens sont recherchés pour favoriser l’éducation, que ce soit des professeurs qui ensuite diffusent la connaissance (programme Educate the Educators de l’IGS), ou dans le cadre de la formation continue pour favoriser l’appropriation des bonnes pratiques relatives à l’utilisation des géosynthétiques. Des moyens de communication suffisants existent aujourd’hui pour diffuser la connaissance et assurer que tous disposent d’un horizon commun. Et le partage gratuit de cette connaissance ne doit pas être considéré comme sans valeur puisqu’il apporte plus de justice.

9.2.5 Respect

Lenoir (2012) dit qu’au cœur du respect est la reconnaissance que l’autre, individu ou groupe, doit disposer d’un espace dans lequel ses rêves et ses aspirations peuvent s’exprimer. Le respect est la reconnaissance que l’autre dispose du droit de faire ses propres choix et qu’elle ou lui soit respecté(e) dans ses choix pour ce qu’il ou elle est.

Dans son allocution aux membres, Fumio Tatsuoka (2006) président de l’IGS (2006–2010) a soutenu plus d’activités locales, et de meilleure qualité, ainsi qu’une communication dans les langues locales en parallèle des activités de l’IGS en anglais. Les chapitres sont donc encouragés à se développer selon leurs propres lignes avec le but que leur développement soit adapté aux conditions locales. La coexistence de différents cœurs de métiers au sein de l’IGS est possible car le respect y est affirmé et chaque individu ou société à la possibilité de se développer selon les axes qu’il s’est choisi. Cela est d’autant plus important dans un cadre où différentes sociétés produisent des technologies concurrentes. Selon le code d’éthique de l’IGS, aucun membre de l’IGS ne fera de commentaires abusifs, racistes, sexistes, homophobes, agéistes, discriminatoires ou autrement inappropriés, ou ne formulera de propos désobligeants ou stéréotypés sur une origine ethnique, un groupe politique, social ou religieux ou sur le sexe.

9.2.6 Amour

Parmi les différentes définitions de l’amour que j’ai choisies de retenir figure celle donnée par Scott Peck (1978), un psychothérapeute américain. L’amour est selon Peck la volonté de s’épanouir pour nourrir sa propre évolution spirituelle ou celle d’un autre. C’est donc un processus conscient et qui implique une évolution. Cette définition a quelques similitudes avec celle donnée par Svâmi Prajnânpad, qui dit que l’amour consiste à garder constamment à l’esprit ce qui est bon pour celui que nous aimons, ce qui lui apporte bonheur et joie. Cette forme d’amour ne connaît pas de limites (Comte-Sponville, 1997) et nous amène au niveau plus collectif où il existe une forme d’amour qui se retrouve à différents degrés dans toutes les cultures, la compassion. La compassion peut être définie comme une expression de l’amour envers les personnes qui sont dans un état de souffrance, de malheur, d’injustice, et donc dans une situation de faiblesse (Lenoir 2012). C’est ce que nous exprimons lorsqu’un des chapitres de l’IGS perd un membre, en partageant collectivement la souffrance avec la famille, les amis, les collègues. Nous exprimons également de la compassion lorsqu’un des chapitres de l’IGS doit faire face à une catastrophe naturelle

Un des évènements qui a eu certainement le plus d’impact, et continue à en avoir est le Tsunami qui a eu lieu au Japon en 2011. Au-delà des expressions de sympathie face à la souffrance au moment de l’évènement, des sessions dédiées à la reconstruction et la gestion des déchets post-tsunami continuent de se dérouler dans de nombreuses conférences autour du monde, ce qui peut être interprété comme une preuve de compassion de la part des organisateurs de ces conférences.

La ressource ultime, ce sont les personnes – en particulier les jeunes qualifiés, spirituels et pleins d’espoir, dotés de la liberté – qui peuvent exercer leur volonté et leur imagination pour leur propre bénéfice et pour le bénéfice du reste d’entre nous aussi (Simon, 1995). Le conseil de l’IGS, sous l’impulsion de son président de l’époque (2010–2014), Jorge Zornberg a approuvé la création d’un comité des jeunes membres de l’IGS en dédiant du temps, de l’énergie et des subsides à la création et au développement de ce comité dans ce que je considère comme une preuve d’amour envers ces jeunes membres qui sont maintenant librement entrés dans l’action.

9.2.7 Liberté

Le thème de la liberté dans le monde occidental moderne a émergé sous l’angle de l’autonomie des individus, de l’émancipation du groupe et du rejet de l’arbitraire (Lenoir, 2012). C’est sur cette base que les Nations Unies soulignent le droit à la liberté d’information et d’expression des opinions en privé et en public. Les gens devraient avoir la liberté de contribuer aux décisions qui touchent leur vie. Les libertés fondamentales devraient être protégées, conformément aux réglementations nationales et aux accords internationaux.

Chaque membre de l’IGS est autorisé à exprimer son point de vue à condition que le code de déontologie de l’IGS soit respecté. Chaque membre a la liberté d’agir et de se comporter dans l’IGS comme bon lui semble, à condition que ces règles soient respectées.

Les Jeunes Membres de l’IGS ont profité de l’occasion qui leur a été offerte pour utiliser leur liberté et contribuer désormais pleinement au Conseil de l’IGS. Ils initient des événements, des ateliers, des interactions avec d’autres membres et, en particulier, le concours photo, le concours de logo, ou le concours du meilleur article dans les conférences internationales Je vois très peu de limites aux initiatives que ces jeunes peuvent prendre compte tenu de la liberté dont ils bénéficient.

10 Conclusion

L’objectif de cet article extrait de la Giroud Lecture 2018 était de donner une vision systémique de ce que les Géosynthétiques peuvent apporter pour résoudre les multiples aspects de la crise mondiale actuelle : fournir de l’eau de qualité à tous, nourrir le monde, protéger l’environnement, atténuer les catastrophes naturelles, apporter des solutions économiques et relier les êtres humains pour les aider à vivre ensemble.

Après une première partie qui présente les différents aspects de la crise globale et leurs interconnexions, plusieurs domaines sont discutés, sans couvrir toutes les utilisations possibles des géosynthétiques mais plutôt avec l’intention de montrer dans quels domaines les géosynthétiques sont en action.

Les interactions entre les aspects de la crise mondiale soulignent que seule une résolution globale impliquant une collaboration sur les différents aspects de la crise peut conduire à une solution durable. Un accent particulier a été mis sur le changement climatique et l’aggravation de certains aspects de la crise qui résulte du changement climatique.

La question de la qualité de l’eau a ensuite été abordée. Les principales structures qui contribuent au captage, au transport, au stockage et à la distribution de l’eau douce ont été présentées. Un accent particulier a également été mis sur les moyens de préserver la qualité de l’eau.

Les géosynthétiques peuvent également contribuer à nourrir le monde par la lutte contre l’érosion, la protection et l’amélioration des cultures et la pisciculture. L’agriculture produit des déchets qui doivent être gérés de manière respectueuse de l’environnement, et les géosynthétiques jouent un rôle important dans ce domaine.

L’utilisation de géosynthétiques pour lutter contre la pollution provenant des installations de stockage de déchets a également fait l’objet d’une présentation. Les géosynthétiques peuvent contribuer au traitement des boues et des sédiments et améliorer la production d’énergie renouvelable à partir de déchets ou d’énergie solaire au sein même des installations de stockage de déchets, apportant ainsi une contribution à l’atténuation du changement climatique.

L’eau est un élément qui peut menacer la vie et les infrastructures, et cette menace est renforcée par le changement climatique. Les géosynthétiques peuvent aider à atténuer cette menace en protégeant contre l’érosion côtière, les inondations et les glissements de terrain, en renforçant les sols et en stabilisant les pentes. L’article a également souligné que l’utilisation des géosynthétiques dans les applications susmentionnées est économiquement intéressante.

Pour vivre ensemble les êtres humains doivent être connectés. Les infrastructures de transport jouent un rôle important dans ce domaine, et l’article aborde la façon dont elles peuvent être améliorées par l’utilisation de géosynthétiques.

L’article s’achève par une discussion sur les valeurs humaines et la façon dont elles sont incarnées dans l’IGS. Combinées avec les apports techniques, environnementaux et économiques de l’IGS, les solutions par géosynthétiques dans leur ensemble peuvent apporter leur contribution pour construire une nouvelle société mondiale durable.

Ainsi, l’IGS peut être vue comme une société savante pleinement développée avec toutes les compétences et connaissances nécessaires, non seulement dans les domaines techniques, mais aussi à travers des choix de style de vie développés dans son cosmos, pour apporter des contributions significatives à la guérison du monde.

Remerciements

Mes premiers remerciements vont à Jean-Pierre Giroud et au conseil de l’IGS, qui m’ont donné l’opportunité de préparer la Giroud lecture. Mes remerciements également à Farimah Masrouri pour m’avoir donné l’opportunité d’en proposer une version réduite à la RFG.

Merci également à ceux qui m’ont permis d’apporter de la beauté dans cet article : Françoise Peyriguer pour l’élaboration de la figure 4, Manuel Blanco, Patrick Brochier, Laura Carbone, Daniele Cazzuffi, Rob Holm, Francis Moinereau, Terry Ann Paulo, Elisabeth Peggs, Daniel Poulain, Boyd Ramsey, Miguel Redon Santafe, Kent von Maubeuge, Edoardo Zannoni.

Finalement un grand merci à Barbara Escande et Jean Pagès. Sans leur incitation à m’ouvrir à d’autres disciplines, la Giroud lecture aurait été très différente.

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Citation de l’article : Nathalie Touze. Contribution des géosynthétiques au développement durable. Rev. Fr. Geotech. 2019, 160, 1.

Liste des figures

thumbnail Fig. 1

Cycle de l’eau de surface pour la collecte, le transport, le stockage et la distribution d’eau potable (adapté de Koerner et al., 2008).

Suggested geosynthetics freshwater cycle for capture, transportation, storage, and distribution of freshwater (adapted from Koerner et al., 2008).

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thumbnail Fig. 2

Le barrage du Selvet pendant l’installation de la géomembrane (a) et après achèvement de la construction et remplissage (b) (crédit photo D. Poulain).

The Selvet Dam during geomembrane installation (a) and after completion and filling (b) (courtesy D. Poulain).

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thumbnail Fig. 3

Utilisation d’une geomembrane en étanchéité de canal (crédit photo K. von Maubeuge Naue).

Use of a geomembrane as the lining in canals (courtesy K. von Maubeuge Naue).

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thumbnail Fig. 4

Réservoirs étanchés par une geomembrane en PVC-P renforcée (M. Blanco (Cedex, Spain), A.M. Noval (Cedex, Spain) & E. Aguiar (Balten, Spain), concours photo IGS 2014) (a) et couverture du bassin de Ersa (Corse) (b) (d’après Benedetti et al., 2009).

Reservoirs waterproofed with reinforced PVC-P geomembranes (M. Blanco (Cedex, Spain), A.M. Noval (Cedex, Spain) & E. Aguiar (Balten, Spain), IGS photo contest 2014) (a) and full Ersa (Corsica, France) reservoir (b) (from Benedetti et al., 2009).

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thumbnail Fig. 5

Écrans thermiques apportant de l’ombredans une serre (a) et filet de contrôle des insectes (b) (crédit photo F. Moinerau Texinov).

Thermal screens providing shadow inside a greenhouse (a) and pest control net (b) (courtesy F. Moinerau Texinov).

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thumbnail Fig. 6

Plateforme de déshydratation de boues (concours photo IGS 2014).

Containment for sludge treatment (IGS photo contest 2014).

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thumbnail Fig. 7

L’installation de stockage de déchets de Honk Kong, vainqueur du concours photo du CFG 2015 (crédit photo T. Gisbert, Arcadis) (a) et capteurs solaires sur une couverture en géomembrane exposée sur l’ISD de Hickory Ridge près d’Atlanta, Georgie, USA (b) (crédit photo Carlisle Energy).

The Honk Kong landfill, winner French chapter of IGS photo contest 2015 (courtesy T. Gisbert, Arcadis) (a) and solar cells installed on an exposed Geomembrane cap at the Hickory Ridge landfill near Atlanta Georgia (b) (courtesy Carlisle Energy).

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thumbnail Fig. 8

Contrôle du transport de sédiments marins (concours photo IGS, 2014) (a) et utilisation de gabions pour optimiser l’utilisation du sol et contenir l’eau en cas de crue (b) (concours photo IGS 2014).

Control of sea sediment transport (IGS photo contest 2014) (a) and use of gabions to obtain the maximum land use, and to hold storm water in a major flood event (b) (IGS photo contest 2014).

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thumbnail Fig. 9

Renforcement d’asphalte (concours photo 2015 GIGSA) (a) et (concours photo 2017 GIGSA) (b).

Asphalt reinforcement (GIGSA photo contest 2015) (a) and (GIGSA photo contest 2017) (b).

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thumbnail Fig. 10

TGV, voie, ballast et protection de la voie (concours photo CFG 2015).

High speed train in France, tracks, ballast and protection of the railway (French chapter of IGS photo contest 2015).

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